dimanche 18 octobre 2009

UN POEME DE MURIELE, après "Disparition" de Paul Eluard

Nébuleuse thomaine

Feutrée, la nuit Romaine s’avance, plus lente

Qu’une louve émue aux mamelles pendulantes

Berceaux lactaires d’une enfance rajeunie.

Lorsque fondue dans l’entonnoir de sa gueule béante,

La trotteuse se fige sur l’arête d’un croc.

Le sommeil coagule les souvenirs épars,

Pendulettes en retard d’une mémoire cueillie

Et prépare quelque retrouvaille difforme,

Allongeant le pas d’un spectre imprécis.

Emmêlé dans le poil d’une échine louvoyante,

Sous la pluie hurlante des fontaines lunaires,

Quattttre pattttes baladeuses palpitent sous verre.

Près d’un rêve ambulant distribuant ses planètes,

Une langue cicatrise les trous noirs crâniens.

D’une mollesse aigüe le manège lumineux,

De sa queue incurvée brasse l’espace infime

D’un carré de moisson culbutant dans l’abîme.

Délicate truffe froide se posant sur l’envers

D’une main plus tendue qu’une peau de bête

Caressant l’aube d’un regard éteint,

L’œil sagittaire cerclé de fard cosmique

De ce que fut sa veille, se souvient.

Murièle

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