Symbole de l'âme
Chez les peuples altaïques d'Asie centrale et de Sibérie, notamment, l'araignée représente l'âme libérée du corps. Chez les Muisca de Colombie, si elle n'est pas l'âme, c'est elle cependant qui, sur un bateau en toile d'araignée, transporte à travers le fleuve les âmes des morts qui s'en vont aux Enfers.
Chez les Aztèques, elle devient même le symbole du dieu des Enfers.
Chez les Montagnards du Sud Vietnam, l'araignée est une forme de l'âme, échappée du corps pendant le sommeil; tuer l'araignée, c'est risquer de provoquer la mort du corps endormi.
Symbole de création
Chez des peuples d'Afrique occidentale, Anansé, l'araignée, a préparé la matière des premiers hommes, créé le soleil, la lune, les étoiles. Ensuite, le dieu du ciel, Nyamé, a insufflé la vie en l'homme. L'araignée continue de remplir une fonction d'intercesseur entre la divinité et l'homme; comme un héros civilisateur, elle apporte les céréales et la boue.
Des mythes de Micronésie (îles Gilbert) présentent Nareau, le Seigneur araignée, comme le premier de tous les êtres, comme un dieu créateur.
Les Achantis ont fait de l'araignée un dieu primordial: l'homme a été créé par une grande araignée. Une légende malienne la décrit comme le conseiller du dieu suprême, un héros créateur, qui, se déguisant en oiseau, s'envole et crée à l'insu de son maltre le soleil, la lune et les étoiles... puis règle le jour et la nuit, et suscite la rosée.
Dans la mythologie grecque, Arachné voulut se mesurer dans l'art du tissage à Athéna, déesse de la Raison supérieure et maîtresse du tissage. Toutes deux s'installèrent face à face, devant leur métier, et le concours commença. Athéna broda les douze divinités de l'Olympe dans leur majesté et, aux quatre coins de l'ouvrage, évoqua les châtiments encourus par les mortels qui osent les défier. Ne tenant nul compte de cet avertissement, Arachné représenta, elle, les amours des dieux pour des mortelles. Outragée, Athéna frappa la jeune femme de sa navette. Désespérée, Arachné voulu se pendre, mais Athéna l'en empêcha et la métamorphosa en araignée qui ne cessera dès lors de se balancer au bout de son fil. Elle est alors syrnbole de la déchéance de l'être, de l'ambition démiurgique punie, et donc un avertissement : nul ne peut rivaliser avec les dieux.
Le temps, c'est la toile dont je suis à la fois l'araignée et la mouche.
(Jacques Lesourne)
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